Verdir la reprise en verdissant l'assainissement budgétaire

Dans le sillage de COVID-19, certaines politiques de relance économique contribueront à verdir l'économie – par exemple, la rénovation énergétique des bâtiments. Mais il y a des limites à la part de stimulus qui peut être explicitement verte. L'Union européenne devrait donc également verdir l'assainissement budgétaire en ouvrant la voie à des prix du carbone beaucoup plus élevés qu'aujourd'hui. Cela guiderait l'investissement et générerait des revenus pour aider à l'assainissement budgétaire.

Le problème

Le long chemin vers la reprise économique après le choc COVID-19 ne fait que commencer. Les pays européens réfléchissent à la meilleure façon de redémarrer leur économie, avec des plans de relance budgétaire au cœur de la réflexion. Entre-temps, la Commission européenne a présenté son plan européen de prochaine génération. Ces plans de relance représenteront plusieurs points de pourcentage du PIB et pourront donc influencer l'orientation future du système économique. Pour cette raison, les décideurs politiques visent à intégrer des objectifs à long terme dans les plans de relance, le plus fondamentalement une transition juste vers une économie climatiquement neutre.

Défi politique

L'écologisation de la reprise est un défi politique important. S'il existe clairement des politiques de relance qui ont des effets positifs sur l'écologisation de l'économie, telles que la promotion de la rénovation énergétique des bâtiments, il existe une limite à la proportion de mesures de relance qui peuvent être explicitement vertes. Au-delà de se concentrer sur l'écologisation des politiques de relance explicites lorsque cela est possible, il convient donc de mettre davantage l'accent sur la modification des attentes, de sorte que les agents du marché anticipent les bénéfices futurs plus élevés des investissements à faible émission de carbone. L'Union européenne doit annoncer aujourd'hui une augmentation significative des prix du carbone après 2021, à mettre au point par le biais de révisions du système d'échange de quotas d'émission et de la directive sur la taxation de l'énergie. Ces réformes pourraient générer des revenus supplémentaires annuels de 90 milliards d'euros. Cela pourrait apporter une contribution majeure aux exigences de consolidation budgétaire post-COVID-19, qui pourraient être de l'ordre de 1% du PIB par an.

Citation recommandée:
McWilliams, B., S. Tagliapietra et G. Zachmann (2020) «Écologiser la reprise en verdissant l'assainissement budgétaire», Note politique 2020/02, Bruegel

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