Mieux progresser | La recherche #postgrowth du CUSP sous-tend l'ambitieux Livre blanc du Sénat canadien · CUSP

Résumé

Une crise est en train de balayer le monde et si nous ne tenons pas compte des conseils des scientifiques et n'agissons pas, des millions de personnes mourront et des milliards d'autres seront en danger. Semble familier? Le COVID-19, comme le changement climatique, menace notre bien-être économique, social et physique. L'avènement de ce virus mortel, cependant, doit être compris comme un symptôme ou un co-risque de dégradation de l'environnement et du changement climatique plutôt que comme un événement étranger. La dégradation de l'environnement causée par l'homme augmente la probabilité et la gravité des pandémies.

Parallèlement à l'impact tragique de la pandémie sur notre santé, elle a révélé les vulnérabilités d'un système défectueux. Les conditions de verrouillage ont fait des ravages disproportionnés sur les personnes à faible revenu, les personnes âgées et les groupes qui subissent déjà une certaine oppression structurelle: les femmes, les peuples autochtones et les personnes racialisées. En outre, la pandémie a révélé un système dans lequel nous exploitons les ressources naturelles limitées de notre planète avec l'attente illogique d'une croissance infinie et les gouvernements subventionnent les comportements destructeurs de l'environnement en soutenant les industries et les entreprises polluantes. Une croissance économique effrénée est à l'origine de la déstabilisation écologique et de la stagnation du niveau de vie pour beaucoup.

Alors que le stimulus commence à circuler, nous devons réfléchir au but ultime et à la manière la plus efficace de l'atteindre. Une reprise propre et juste en est une qui place les gens avant le profit et se concentre sur la promotion et finalement le bien-être humain et écosystémique. Un tel objectif implique l’élaboration de principes et d’outils qui non seulement garantiront que les coûts et avantages de la reprise seront répartis équitablement, mais aideront également à faire évoluer notre concept de croissance vers une prospérité durable – après tout, l’économie doit servir la société, pas l’inverse.

Les mesures de relance traditionnelles ont des antécédents de mauvaise gouvernance et de transparence. Pour l'avenir, nous devons nous soucier de renforcer un statu quo de surinvestissement dans des actifs qui seront bientôt bloqués, une exposition inutile au risque financier et une inégalité croissante. Pendant ce temps, un mélange de politiques qui accordent la priorité au bien-être humain et de l'écosystème dans le but de mieux avancer fait exactement le contraire grâce à la production synergique de co-bénéfices. Toutes les politiques doivent être examinées sous l'angle du genre, de la justice sociale et du climat, qui doivent être rapidement développées et mises en œuvre, ainsi que des mesures strictes de responsabilité, de transparence et de conditionnalité.

Les Canadiens ont démontré, avec la vague de protestations environnementales des dernières années à travers le pays qui a culminé en septembre 2019, qu'ils veulent que la transition vers une économie sobre en carbone s'accélère et s'achève. En fait, en raison de l'inaction, qui a entravé cette transition au cours des trois dernières décennies, nous avons maintenant besoin d'une transformation rapide et profonde. Des sondages récents montrent que la plupart des Canadiens considèrent la pandémie de COVID-19 comme une occasion de faire face à plus d'une crise avec la même reprise. Il existe un solide soutien pour taxer les richesses extrêmes, investir dans les industries durables et renforcer notre engagement à lutter contre le changement climatique par l'atténuation et l'adaptation. La reprise propre et juste que réclament les Canadiens devrait être considérée comme un investissement, à fort potentiel de rendement, dans notre bien-être collectif futur plutôt que comme une simple sortie de fonds publics.

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