La participation des ménages à l’agriculture en hausse depuis l’épidémie de COVID-19

Alors que le secteur agricole emploie plus de 50 pour cent de la main-d’œuvre de l’Afrique subsaharienne, l’emploi dans le secteur a fortement diminué de près de 18 pour cent, passant d’environ 61,7 pour cent en 2000 à 52,3 pour cent en 2020. Cependant, en dépit de cette tendance de plusieurs décennies, une récente Un rapport de la Banque mondiale révèle que l’emploi des ménages d’Afrique subsaharienne dans l’agriculture a augmenté depuis le début de la pandémie COVID-19. La recherche tire parti des données d’enquêtes téléphoniques à haute fréquence menées par les bureaux nationaux de statistique de cinq pays subsahariens: le Burkina Faso, l’Éthiopie, le Malawi, le Nigéria et l’Ouganda.

La figure 1 du rapport montre le pourcentage de ménages participant à l’agriculture avant et après le déclenchement de la pandémie, en isolant les colonnes pour l’agriculture, la production animale et une mesure combinée des deux (soit l’agriculture agricole, soit la production animale). De cette manière, les auteurs postulent que la pandémie peut avoir conduit à une augmentation de la participation à l’agriculture et aux cultures ou à l’élevage dans les cinq pays de l’échantillon, bien que la participation à la production animale en Ouganda ait diminué.

Figure 1. Participation des ménages à l’agriculture par pays

Figure 1. Participation des ménages à l'agriculture par pays

Remarque: les données sur la production animale en Éthiopie ont été exclues de l’étude en raison d’un manque d’informations sur la production animale post-pandémique dans le pays au moment du rapport.
Source: Banque mondiale, Impact de la crise du COVID-19 sur l’agriculture: données probantes de cinq pays d’Afrique subsaharienne, 2021.

Dans l’ensemble, les résultats de l’enquête suggèrent que des travailleurs qui n’étaient auparavant pas employés dans l’agriculture se dirigent maintenant vers le secteur. La figure 2 illustre les mouvements d’entrée et de sortie de l’agriculture depuis le début de la pandémie dans le but d’approfondir les effets nets de la figure 1. Le rapport définit les «mouvements vers l’agriculture» comme «les ménages qui n’étaient pas impliqués dans l’agriculture avant la pandémie mais le font depuis la flambée »et les« mouvements hors de l’agriculture »en tant que« ménages qui étaient impliqués dans l’agriculture avant la pandémie mais qui ne se sont engagés dans aucune activité agricole depuis le début de la pandémie ». Le mouvement net des ménages vers les cultures agricoles est sensiblement plus important que le mouvement net vers la production animale. Bien qu’il y ait eu plus de mouvements associés à la production animale qu’à l’agriculture, les auteurs notent que les changements saisonniers de l’emploi peuvent expliquer ce phénomène. Dans l’ensemble, la mesure combinée (participation à l’agriculture ou à la production animale) réitère la tendance à l’augmentation de la participation des ménages à l’agriculture.

Figure 2. Mouvements dans et hors de l’agriculture par pays

Figure 2. Mouvements dans et hors de l'agriculture par pays

Source: Banque mondiale, Impact de la crise du COVID-19 sur l’agriculture: données probantes de cinq pays d’Afrique subsaharienne, 2021.

Notamment, les ménages urbains et ruraux se sont comportés différemment pendant la crise en ce qui concerne la participation des ménages à l’agriculture (graphique 3). Bien que le mouvement vers l’agriculture agricole ait augmenté dans tous les domaines, le graphique montre que cette tendance a été plus répandue parmi les ménages urbains. Les auteurs émettent l’hypothèse que le taux élevé de ménages urbains participant à l’agriculture pourrait refléter les problèmes d’emploi et de sécurité alimentaire liés aux impacts négatifs disproportionnés de la pandémie sur les communautés urbaines par rapport à leurs homologues ruraux.

Les auteurs mettent également en évidence un autre schéma: le taux d’entrée dans la production animale des ménages ruraux est presque équivalent à son taux de sortie. En Ouganda, cependant, le nombre de ménages quittant l’élevage a été supérieur à celui de ceux qui y entrent. Plus précisément, les auteurs postulent que l’abandon de la production animale peut être dû à la pandémie, qui a eu un impact sur l’accès aux services de santé animale, aux aliments pour animaux et aux marchés dans les communautés rurales.

Figure 3. Participation des ménages urbains et ruraux à l’agriculture par pays

Figure 3. Participation des ménages urbains et ruraux à l'agriculture par pays

Source: Banque mondiale, Impact de la crise du COVID-19 sur l’agriculture: données probantes de cinq pays d’Afrique subsaharienne, 2021.

Pour en savoir plus sur les impacts économiques du COVID-19 sur l’agriculture africaine, lisez «Impact économique du COVID-19: Protéger les systèmes alimentaires africains de la ferme à l’assiette». Pour en savoir plus sur l’Afrique et la sécurité alimentaire pendant la pandémie, lisez «Protéger la sécurité alimentaire en Afrique pendant le COVID-19» et «Chiffres de la semaine: L’effet du COVID-19 sur la sécurité alimentaire et des revenus en Afrique» Pour en savoir plus sur le COVID-19 et l’emploi en Afrique, lisez «COVID-19 et l’avenir du travail en Afrique: comment consolider les revenus des travailleurs du secteur informel».

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