La pandémie changera structurellement l'économie mondiale plus qu'on ne le pense

Il est temps de repenser nombre des principes de base de notre modèle économique pour atténuer les impacts de la pandémie COVID-19.

Ceux qui disent qu'il ne reste plus de lettres dans l'alphabet pour décrire l'évolution de l'économie mondiale après la pandémie ont tout à fait raison. Il est parfaitement clair maintenant que nous ne pouvons pas nous attendre à une reprise rapide en forme de V – ni à une stagnation complète ou à une reprise en forme de L.

L'économie en forme de racine carrée

La dernière version de la reprise, la forme K, reflète la disparité croissante entre les secteurs gagnants et perdants, y compris la classe moyenne.

Alors plutôt que de suggérer une lettre, je voudrais appeler à une récupération de forme différente dans un monde post-COVID: la racine carrée. Une racine carrée commence par une forte reprise, tout comme celle que nous connaissons actuellement, alors même que la pandémie persiste.

Cependant, cette reprise rapide est immédiatement suivie d'un ralentissement structurel. En d'autres termes, le problème n'est pas tant un effondrement soudain de l'activité, mais l'impact négatif qui en découle.

La grande question est: pourquoi la pandémie entraînerait-elle une croissance plus faible? Il existe plusieurs raisons.

4 raisons pour lesquelles COVID entraîne une croissance plus faible

Premièrement, les entreprises seront moins rentables et réagiront en réduisant les investissements en immobilisations.

Deuxièmement, la répartition des revenus va empirer dans le monde. En fait, la pandémie a provoqué une grave détérioration de la rentabilité des entreprises dans le monde. À l'instar de la crise mondiale de 2008, les entreprises voudront retrouver leur rentabilité et leurs bénéfices, pour lesquels elles devront réduire l'emploi et les salaires. Cela aggravera la distribution déjà malmenée des revenus dans le monde.

En d'autres termes, une pression à la baisse accrue sur les coûts salariaux unitaires, et donc sur le pouvoir d'achat des ménages, semble inévitable. Pour aggraver les choses, les bulles sur les prix des actifs résultant de politiques monétaires ultra laxistes ne manqueront pas de creuser le fossé entre la classe ouvrière et ceux qui sont capables d'investir dans des actifs financiers.

Troisièmement, l'intervention de l'État dans l'économie conduit à une part beaucoup plus importante d'entreprises zombies. Le fait que les taux d'intérêt doivent rester bas permettra aux gouvernements de continuer à financer ces entreprises improductives et leur mauvaise affectation de l'épargne.

Il est temps de repenser nombre des principes de base de notre modèle économique pour atténuer ces impacts causés par la pandémie COVID-19.


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