La divulgation des donateurs arrive à la Cour suprême

La Cour suprême des États-Unis à Washington, DC


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Will Dunham / Reuters

Que la politique fasse des compagnons de lit étranges est une vieille observation, mais la liste de lundi à la Cour suprême reste un spectacle à voir. D’un côté, la Californie, qui demande aux groupes à but non lucratif de remettre les listes de leurs principaux donateurs.

De l’autre côté: The Americans for Prosperity Foundation (AFPF), un projet de Charles Koch; le Fonds de défense juridique et d’éducation de la NAACP; un centre de droit chrétien nommé en l’honneur de Thomas More; le Conseil des relations américano-islamiques; et la Campagne des droits de l’homme. Nous pourrions continuer.

Les cas appariés de lundi, consolidés sous AFPF c.Rodriquez

, posez une question importante à un moment où les gens sont intimidés par un tweet pour avoir des opinions politiques impopulaires ou pour faire une blague insipide. Les donateurs aux organisations à but non lucratif qui sont impliquées dans des problèmes brûlants – par exemple, l’avortement, la liberté religieuse ou le transgenre – méritent de solides protections pour leur vie privée.

De nombreux organismes sans but lucratif fournissent au gouvernement fédéral les noms et adresses des principaux donateurs, généralement ceux qui donnent 5000 $ par an, sur un formulaire IRS appelé annexe B.La question juridique ici est de savoir si la Californie peut définir une politique générale d’exiger des copies de l’annexe B comme une évidence. L’État déclare dans son mémoire que les détails du donateur aident les régulateurs à «détecter si un organisme de bienfaisance utilise à mauvais escient les actifs de bienfaisance». L’examen de la botte de foin de l’annexe B est «la première étape de l’évaluation d’une plainte concernant un organisme de bienfaisance».

La Californie pourrait obtenir des informations sur l’annexe B via des assignations à comparaître ou des lettres d’audit, mais elle dit que c’est fastidieux, car «plus de 100 000 organismes de bienfaisance enregistrés sollicitent des fonds auprès des résidents de l’État et de 50 à 100 plaintes peuvent être reçues chaque mois». Ce sont des chiffres convaincants, mais pas dans la direction suggérée par l’État. Ils se multiplient jusqu’à un maximum de 1 200 plaintes par an, soit 1% du nombre total d’organismes de bienfaisance cités.

L’État veut maintenir ce qui équivaut à une base de données de donateurs, avec peut-être des centaines de milliers de noms et d’adresses. «Le régime de divulgation obligatoire de la Californie ne pouvait répondre à aucune norme concevable d’ajustement entre les moyens et les extrémités», fait valoir l’AFPF. Quant à la plainte de l’État selon laquelle l’utilisation de citations à comparaître ou de lettres d’audit n’est pas faisable: «Quarante-sept autres États s’appuient exclusivement sur ces mécanismes spécifiques à chaque cas pour obtenir des informations sur les donateurs pour les enquêtes sur la fraude.»

La Californie s’engage à garder confidentielles les informations des donateurs. Pourtant, au cours du litige, 1 778 annexes B ont été découvertes et accessibles au public en ligne. L’AFPF ajoute que le système défectueux de l’État permettait à quiconque de parcourir 350 000 fichiers confidentiels «simplement en changeant un seul chiffre à la fin de l’URL du site Web». La Californie affirme qu’elle bénéficie désormais d’une meilleure sécurité. Mais comme l’affirme l’AFPF, les fuites et les piratages sont un «résultat prévisible d’une telle collecte aveugle». Imaginez si deux douzaines d’États avaient des fichiers de l’annexe B.

Ces faits expliquent pourquoi les organismes sans but lucratif qui déposent des mémoires d’amicus ne sont pas des oiseaux d’une plume. «À la lumière du bilan de la Californie en matière de publicité par inadvertance de ces documents sensibles, sa demande doit être traitée comme une de facto l’exigence de divulgation publique », déclare une coalition qui comprend la Fondation américaine de l’Union des libertés civiles et le fonds juridique de la NAACP. L’apparition de ce dernier groupe est particulièrement remarquable car il a plaidé NAACP c.Alabama (1958), l’affaire historique protégeant les listes de membres à l’époque de Jim Crow.

Le défi de l’ère d’Internet est que, en un clin d’œil, un donateur extérieur pourrait faire face à une foule Twitter qui publie son adresse, son adresse e-mail, sa photo, son lieu d’affaires, les noms d’enfants, etc. Après avoir assisté au harcèlement sans fin de Jack Phillips, le boulanger du Colorado qui a refusé de créer un gâteau pour un mariage gay, est-il étonnant qu’un donateur à une organisation à but non lucratif le défendant légalement puisse craindre la divulgation? Idem pour les causes à gauche comme Planned Parenthood.

Le premier amendement garantit la libre association. Cela inclut les associations privées.

Rapport éditorial du journal: Une facture d’emballage de la maison est un acte d’intimidation. Image: Saul Loeb / AFP via Getty Images

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Paru dans l’édition imprimée du 24 avril 2021 sous le titre «Donor Disclosure at the Supreme Court».

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