Indice des conditions financières RSM Canada: la Banque du Canada assure un leadership mondial

La prochaine décision de politique monétaire de la Banque du Canada est dans trois semaines et intervient à un moment où les discussions se concentrent sur le moment où les banques centrales resserreront leurs politiques accommodantes provoquées par la crise sanitaire mondiale.

La Banque du Canada a été la première à réduire ses achats mensuels d’actifs le 21 avril.

L’économie mondiale est sur un meilleur départ que prévu cette année, ce qui a suscité des discussions sur la demande excédentaire qui accable l’offre.

La Banque du Canada a été un chef de file dans la collaboration avec les banques centrales du monde entier en réponse à la pandémie. Notre indice des conditions financières RSM Canada, qui a enregistré en moyenne plus d’un écart-type au-dessus de la valeur neutre, confirme fortement la réponse agressive de la Banque du Canada.

Mais les conditions économiques ont commencé à changer et la Banque du Canada a été la première à réduire ses achats mensuels de titres le 21 avril. Le gouverneur Tiff Macklem a annoncé un ajustement du programme d’assouplissement quantitatif de la banque «à un objectif de 3 milliards de dollars par semaine. achats nets d’obligations du gouvernement du Canada. C’est une baisse par rapport à un minimum de 4 milliards de dollars par semaine. »

Le gouverneur a ajouté que l’ajustement «au montant des mesures de relance supplémentaires ajoutées chaque semaine est cohérent avec les progrès vers la reprise économique que nous avons déjà constatés» et qu’il maintiendrait la structure par terme (c’est-à-dire la répartition des échéances) de ses avoirs.

Dans notre estimation, la réduction des achats d’obligations ne signale pas la fin du Quantitative Easing, mais plutôt un réglage fin qui correspond à une économie en train de réduire un relâchement démesuré.

Nous pensons également qu’il est peu probable que la Banque du Canada envisage de relever son taux directeur au-delà de la limite de zéro à ce stade ou même dans un proche avenir. Voici quatre raisons pour lesquelles.

La troisième vague

Tout d’abord, la troisième vague d’infections au COVID-19 n’est pas encore terminée. Oui, le nombre de nouveaux cas signalés a récemment chuté de 1 000 par jour par rapport à son sommet le 18 avril de 8 800. Mais il faudra des semaines ou des mois avant que nous puissions être sûrs que les vaccinations ont dépassé la propagation des infections, en particulier si les variantes ne sont pas rapidement contenues.

Le taux d’inflation est à la hausse, mais il y a une raison pour laquelle

Le taux d’inflation global est passé à 2,2% en avril, mais ce n’est que parce que 2020 a été si horrible.

En avril de l’année dernière, le choc de l’offre causé par la fermeture mondiale du commerce s’était transformé en un choc de demande, les consommateurs étant blottis chez eux et les dépenses limitées aux achats essentiels.

Ainsi, le dernier indice des prix à la consommation titre n’est que de 1,6% plus élevé par rapport à février 2020, le mois précédant la pandémie. À noter également que la mesure de la Banque du Canada du taux d’inflation de base – hors énergie et carburant – demeure à 1,4%.

La Banque du Canada a déclaré qu’elle maintiendrait sa politique d’accommodement aussi longtemps que nécessaire pour atteindre durablement sa cible d’inflation de 2,0%. La banque considère la faible inflation comme le symptôme d’une économie en difficulté. Nous prévoyons que la banque permettra au taux d’inflation de dépasser son objectif de 2,0% jusqu’à ce que la reprise s’instaure.

Quant à l’effet de l’ajustement de la banque sur ses achats d’obligations, le rendement des emprunts d’Etat à 10 ans est de 1,52%, pratiquement inchangé depuis l’annonce. Tout comme il faudra probablement du temps pour ramener l’inflation à des niveaux normaux, il sera tout aussi difficile de sortir les taux d’intérêt de leur baisse de dix ans.

Le récent pic pour les 10 ans n’était que de 2,3% à la fin de 2018, alors que la guerre commerciale aux États-Unis s’était installée. Relancer une croissance inférieure à la moyenne et surmonter le ralentissement de l’économie nécessitera plus de quelques mois de taux bas du marché monétaire.

Les conditions du marché du travail s’améliorent

Le taux de chômage de 7,5% en mars était encore trop élevé et il est revenu à 8,1% en avril. Bien qu’il s’agisse d’améliorations importantes par rapport au taux de 13 p. 100 de l’année dernière, il y a un long chemin à parcourir en termes de déplacements temporaires et permanents, en particulier pour les emplois mal rémunérés.

Juste avant la pandémie, le taux de chômage avait chuté à 5,6%. Mais même si l’économie atteignait ces niveaux, cela exclurait trop de membres de la population active.

En dehors du maintien des coûts d’investissement au minimum, la politique monétaire ne peut pas faire grand-chose pour augmenter les opportunités d’emploi. Il appartient aux autorités fiscales d’assurer la garde des enfants, l’éducation et la formation nécessaires pour développer une économie avancée.

Les conditions financières sont fixées pour s’adapter à la croissance

Les prix des matières premières se sont modérés ces dernières semaines, de sorte que les conditions financières ne signalent plus une bulle d’actifs. La banque a moins besoin de changer de cap qu’il y a un mois.

Étant donné que les banques centrales ont déterminé que la politique monétaire est transmise à l’économie par le biais des conditions financières, nous avons créé l’indice des conditions financières RSM Canada pour mesurer le degré de risque ou d’accommodement pris en compte dans les actifs financiers.

Une valeur de zéro indique un degré normal de risque intégré aux actifs financiers. Les valeurs inférieures à zéro indiquent un degré de risque anormal. Les valeurs supérieures à zéro indiquent un environnement favorable à l’investissement.

Notre indice composite a affiché en moyenne un peu plus de 1,0 écart-type au-dessus de la valeur neutre au cours des quatre dernières semaines. Cela implique que les conditions financières sont propices à l’investissement, à l’activité économique et à une solide reprise cette année.

Prescriptions politiques

Enfin, avec une inflation trop faible et un taux de chômage trop élevé, un simple modèle de comportement de la banque centrale selon la règle de Taylor suggère que la Banque du Canada maintiendra très probablement les taux du marché monétaire au strict minimum et maintiendra sa présence sur le marché obligataire pour faire baisser les taux d’intérêt à long terme.

La règle de Taylor soutient qu’une banque centrale abaissera son taux directeur en cas de ralentissement de l’économie – ce qui est indiqué par de faibles taux d’inflation et des taux de chômage élevés. La banque augmentera son taux directeur lorsqu’une économie commencera à surchauffer – indiquée par une inflation trop élevée – et à un resserrement du marché du travail, indiqué par un taux de chômage inférieur à la normale.

Aux niveaux actuels d’inflation et de chômage, la règle de Taylor suggère un taux directeur négatif, ce qui signifie que la Banque du Canada maintient son taux directeur à la borne zéro.

Depuis le début de la pandémie, la Banque du Canada s’est employée à maintenir la liquidité sur les marchés monétaires et à encourager l’investissement en supprimant les taux d’intérêt à long terme. Cela est évident dans la normalisation des conditions financières qui a commencé l’été dernier.

En raison de ses orientations régulières, la banque a créé un environnement sûr pour l’investissement et la confiance qu’elle fera tout son possible pour maintenir cet environnement.

Pour plus d’informations sur la façon dont la pandémie de coronavirus affecte les entreprises de taille moyenne, veuillez visiter le centre de ressources RSM Coronavirus.

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