Comment la procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques a-t-elle fonctionné dans la pratique pour améliorer la résilience de la zone euro?

Ce document montre comment la procédure relative aux déséquilibres macroéconomiques (PMI) pourrait être rationalisée et son cadre conceptuel sous-jacent clarifié. La mise en œuvre des recommandations par pays est faible; leur cohérence interne fait parfois défaut; malgré les réformes passées, le PMI reste largement une approche pays par pays, risquant d'aggraver le biais déflationniste dans la zone euro.
Nous recommandons de rationaliser le tableau de bord autour de quelques indicateurs significatifs, d'impliquer les conseils nationaux macroprudentiels et de productivité, de mieux relier les différentes recommandations, de simplifier le langage et d'impliquer davantage
Commission dans les discussions de politique nationale.
Ce document a été préparé pour l'Unité d'appui à la gouvernance économique à la demande de la commission ECON.

La procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques (PMI) a été introduite en 2011 dans le cadre de la réforme en six volets de la gouvernance économique. Il vise à identifier, prévenir et corriger les déséquilibres macroéconomiques qui pourraient nuire à la stabilité économique d'un pays de l'UE, de la zone euro ou de l'UE dans son ensemble.

L'analyse empirique présentée dans cet article montre cependant que:

  • Le taux de mise en œuvre des recommandations par pays (CSR) a diminué au fil du temps; bien que les déséquilibres aient clairement diminué dans la zone euro et dans l'UE au cours de la période 2013-2018, il n'y a aucun lien apparent avec la mise en œuvre des recommandations par pays;
  • Malgré les réformes passées, le PMI reste largement une approche pays par pays, risquant de contribuer à un biais déflationniste dans la zone euro;
  • Le tableau de bord MIP pourrait être simplifié avec peu de perte en termes de performances d'alerte précoce; certains indicateurs doivent être redéfinis de manière cohérente avec l'objectif de convergence au sein de la zone euro;
  • La cohérence entre les recommandations par pays et les recommandations formulées par le FMI et l'OCDE varie considérablement d'un pays à l'autre; les RSE sont moins claires sur le secteur financier que le FMI, et elles ne sont pas toujours liées aux recommandations formulées par le CERS;
  • Les CSR manquent parfois de cohérence interne, notamment pour les pays à excédent courant élevé et en ce qui concerne le lien avec les recommandations à la zone euro.
  • Les décideurs politiques et les experts nationaux ignorent souvent totalement tout le processus du semestre européen. La communication se fait souvent sous une forme technique et administrative – ne suscitant pas d'intérêt pour les débats nationaux.

Recommandations

  1. Rationaliser le tableau de bord autour de quelques indicateurs significatifs; vérifier qu'ils sont axés sur les déséquilibres intra-zone euro plutôt que sur les performances vis-à-vis du reste du monde.
  2. Dans la recommandation à la zone euro, inclure une section expliquant la stratégie de réduction des déséquilibres, la contribution de chaque État membre étant précisée.
  3. Concentrer les MIP-CSR sur les actions politiques qui peuvent avoir un impact direct sur les déséquilibres. Impliquer les autorités macroprudentielles nationales et les conseils nationaux de productivité; coordonner le calendrier du semestre européen avec celui des recommandations du CERS;
  4. Simplifier le langage et impliquer davantage la Commission dans les discussions sur les politiques nationales

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