Bouygues Telecom recule sur les plans de chômage partiel, selon un syndicat

PARIS – Bouygues Telecom a annulé sa décision de mettre plus de 800 de ses conseillers clientèle au chômage partiel, permettant aux employés de travailler à domicile pendant l'épidémie de coronavirus, a déclaré le syndicat CFDT.

La décision intervient alors que certains syndicats allèguent que des sociétés cotées financièrement solides cherchent à tirer parti des aides d'État destinées à aider les petites entreprises à traverser le net ralentissement de l'activité économique.

La CFDT a déclaré que la société de télécommunications avait prévu de mettre 822 conseillers à la clientèle en chômage partiel, une mesure qui, selon le syndicat, aurait réduit les salaires, les cotisations de retraite et les indemnités de vacances.

«La direction annonce que les conseillers à la clientèle de nos centres internes sont équipés pour travailler à distance. Cela évitera des licenciements temporaires pour toutes ces équipes en avril », a indiqué samedi la CFDT dans un communiqué.

Une porte-parole de Bouygues n'a pas répondu à une demande de commentaire.

La France a lancé un ensemble de mesures de crise d'une valeur de 45 milliards d'euros (49 milliards de dollars), soit 2% de son produit intérieur brut, pour amortir le coup économique porté par la flambée de coronavirus.

Il s'agit notamment des versements aux entreprises qui gardent les salariés sur leur liste de paie même s'ils ne travaillent pas, aide d'État que la CFDT a indiqué que Bouygues avait prévu de puiser.

La mesure gouvernementale vise notamment à aider les petites et moyennes entreprises mais est ouverte à tous. La CFDT avait fait valoir que la situation financière de l’entreprise ne nécessitait pas d’aide de l’État destinée aux entreprises en difficulté.

« Les clients n'annulent pas subitement les abonnements. Au contraire, nous voyons des connexions Internet monter en flèche et des abonnements avec elles », a déclaré la CFDT.

La semaine dernière, des responsables syndicaux ont déclaré à Reuters que l'entreprise de télécommunications française d'Altice Europe, SFR, prévoyait d'exploiter le régime de chômage partiel jusqu'à 60% de ses effectifs, accusant l'entreprise d'opportunisme.

Un porte-parole de SFR a refusé à l'époque de commenter la proportion de salariés qui relèveraient du dispositif.

Un débat a également éclaté sur les versements de dividendes par les entreprises qui demandent des allégements fiscaux ou des charges sociales pour rester à flot pendant la crise.

Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré vendredi que toute entreprise utilisant ce soutien financier devait abandonner ses dividendes. (Reportage par Richard Lough Édité par Frances Kerry)

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